jeudi 30 octobre 2014

Ils sont de retour…

  II la France va mal II mais ils sont vivants II quarante ans plus tard II ils sont de retour II
DEPARDIEU JUNIOR II BEBE-DEWEARE


DEPARDIEU JUNIOR II BEBE-DEWEARE

« Le film Les Valseuses met en scène cette double subversion nihiliste. Elle fait de la sexualité ostentatoire et de la délinquance les ingrédients fondateurs d'une contre-culture qui subvertit, puis remplacera la culture traditionnelle. // Foucault mourra en 1984, mais il vaincra à titre posthume. » 
LE SUICIDE FRANÇAIS, ERIC ZEMMOUR, PAGE 122, ALBIN MICHEL, OCTOBRE 2014

POUR UN REMAKE DES VALSEUSES


DANS LE BAIN D’HECTOR  
avec le petit frère de Patrick Deweare
un film de Jom Roniger


ALAIN CHAMFORT. — DANS LE BAIN D'HECTOR EST REVIGORANT, IL BOUSCULE LE CONSENSUEL ENVIRONNANT PAR SA FRAICHEUR, SA LIBERTE, SON AUDACE
MERCREDI 8 OCTOBRE 2014
________________                                                                        

photographies de Véronique Durruty, agence Rapho, septembre 2014, Paris, veroniquedurruty.free.fr

jeudi 9 octobre 2014

Sur le bandeau


à Dominique Juliéno — Quoi de plus savoureux que le hasard ? Ce mot surgira cinq fois dans le texte, six fois le mot « hasard ». J'étais mardi soir occupé par un RV avec Patrice Leconte animant une master class, mollement animée en vérité. Le « petit maître », encore tout bronzé des vacances et ridicule dans ses Geox vernies annonçant un automne sans aucune séduction ni physiquement, ni par l'esprit, devint franchement désagréable au moment de l'entretien privé : « Un remake* des Valseuses ? — Oui, avec le petit frère de Patrick Deweare ! — Qui fera Depardieu ? — Bébé-Deweare étant énormément beaucoup plus gros que moi, il fera Gégé et moi je ferai Patrick ! — C'est impossible… — Et si je me laissais pousser les ch’veux, la p’tite moustache ? — Non, non, c’est impossible ! » conclut Patrice en tirant sur ses manches de chemise, dépassant de sa veste trop courte. Dans ma besace le Livre ouvert** de John Huston disait l’inverse : « Parfois ce qui semble impossible est la seule chose à faire. » Je décidai de filer doux, de foutre le camp, mais ne devais-je pas auparavant écouter la nana « dans la distribution » qui passait en seconde partie de soirée ? J’hésitais, ne devrais-je pas rester et, bon soldat, continuer de faire le job ? Efficacité, productivité, rendement… coup de fil de mon amoureuse qui m'attendait en banlieue, avec notre petite fille de un mois : « Okay ! L'ambiance est pourrie, lui dis-je, c'est le moment de foutre le camp, de sauter hors du wagon et j'arrive ! » A l’extérieur, divine suavité, j’emplis mes poumons d’un air revigorant et me pressai aussitôt vers la station de RER la plus proche. Chaque coin de rue me mettait en joie, j’allais les revoir. Et si je prenais à gauche, par là, longeant l'église St-Gervais/St-Protais animée par la lune ? Tenue par une confrérie de sœurs et de moines musiciens et chanteurs cette église attire celles et ceux qui aiment méditer, rêvasser sous une architecture baroque et aérienne. La ruelle dans laquelle je m’étais engagé, longeant l’édifice d’un calme inouï en plein Paris avant de déboucher sur la frénésie du GBHV, le Grand Bazar de l’Hôtel de Ville, était pavée à l’ancienne et le charme de cette ruelle perdurait, malgré une lignée d’urbanistes perdus à la cause et plus fous qu’aucun bâtisseur de cathédrales. Un chat miaulait sur le toit de l’Auberge de la Jeunesse, le temps n’existe pas. Suivant le claire de lune, un peu perdu donc, je m'engageai dans la ruelle. « Qui a écrit Les Nuits d'octobre ? — Gérard de Narval ! — Qui a filmé Les Nuits de la pleine lune ? — Le grand Momo ! » Je me la racontai, j’entendais les cloches dans ma tête, quand soudain, coup de théâtre, ombre et lumière, une silhouette connue, gracile, surgit de nulle part dans un joli manteau vert (sic) qui imprima immédiatement mon cerveau. Qui est-ce ? Hein ? Vraiment, c'est elle, comme dans le film ? Je me frottai les yeux. Il n’y en avait qu’une à rencontrer par hasard, c’était elle, bingo ! Hasard rohmérien de Marie Rivière ! Exactement comme dans Le Rayon vert, l'inconnu nous adressait la parole, je m’agrippai à lui et le saisis à la gorge pour lui énoncer mon admiration et mon amour. Le contraste entre l’attitude de Leconte et celle de Rivière était sidérant. « Merci pour vos jolies paroles, fait-elle, puis-je prendre une photo de vous ? » Nous échangeâmes quelques répliques expresses sur le trottoir, mais elles étaient tendres et bienveillantes, des n° de téléphone, et un selfie que la comédienne prit avec son Adroïde. Enhardi, je lui proposai de récupérer le scénario imprimé que Monsieur Bronzé-Ridicule venait de refuser une demi-heure plus tôt, esseulé dans ma besace, requinqué maintenant entre les mains d'une égérie de la Nouvelle Vague ! Réalisé en 1986 par Eric Rohmer, Le Rayon vert décrit une femme éperdue, lancée sur les routes de France à la recherche d’un hypothétique dernier rayon du soleil couchant, mythe ou réalité, sorte de Graal moderne, fruit invisible d’un imprévisible hasard, objet de pèlerinage à inventer. « Je suis vivante, je suis autre, je suis ailleurs, je ne suis de nulle part, hasard systématique, inscrit dans le récit et la façon d’appréhender l’écriture de la vie, le tournage d’un film, finalement la vie elle-même. » La caméra de Marie nous captura. Alors je basculai dans l’autre monde, dans la matrice sur Internet en publiant mon texte qui se cristallisa, se figeait dans l’esprit de mes lecteurs. Le temps perdu s’étira encore, j’imaginai écrit sur le bandeau d'une courte nouvelle : « D'après une histoire vraie ».


« Maintenant, je voudrais remercier tout le wagon pour ce merveilleux voyage ! », fit le guitariste en passant parmi nous. Nous étions dans le RER, plus que cinq stations et je plongerais dans les bras de mon amoureuse. La suavité de sa voix imitait celle des chanteurs et aspirants chanteurs à la télévision. La sonnerie de mon téléphone retentit. Appel masqué. Je décrochai quand même. Impossible de savoir qui c’était. Le débit de mon interlocuteur était extrêmement lent. « De quoi s'agit-il ? Allo ? », bredouillai-je sans obtenir aucune réponse. « Vieille église… contrat… comédienne… chat… assurance… », au rythme d'un mot par station c'était difficile de le suivre. Couvrant tout, le musicien jouait avec entrain, boosté par quelques sous qu’il venait de gagner. Dans un tunnel la communication s'interrompit brusquement. Je rangeai mon téléphone. Plus que deux stations, mon amoureuse m'avait-elle laissé un message ? Je le ressortis du sac. D'un pouce leste, je vérifiai mon compte. Je sursautai : APPEL MASQUE, ce n'était pas elle ! J'hésitai à décrocher. Le télédémarcheur finirait bien par se fatiguer, puisque je n'ai pas de messagerie. Mon téléphone sonnait, encore et encore, alors je décrochai en décidant de m’amuser, lançant ma réplique favorite avec le téléprospector de base : « Comment vas-tu, Zizi-moelleux ? Ça fait tellement longtemps qu’on ne s’est pas vu ? Tu te souviens de Baby-sexuelle ? Nous étions toujours ensemble tous les trois ! » Comparé à l’autre communication, la voix était volubile et distincte à présent : « Tu as essayé, mais cela n’a rien donné. Abandonne tes vieilles fringues, change de métier ! C’est quoi ton église sous la lune, la comédienne et le chat au grenier dans la réalité ? » Je sentis le souffle rauque de son âme venimeuse, qui s’échappait, cherchant à entrer en moi pour me saper le moral, cherchant à me dégrader, cherchant à me nuire. Mon échine se hérissa. Je me retournai, comme s’il y avait quelqu’un. Le wagon s’était vidé. « T’appelles ça une nouvelle, Ducon ? Et comment qu’tu vas bouffer, Zombie sur Internet ? Bouffon ? Esclave affranchi ? » Le train freina à quai. Suite au choc, le BlackBerry pourri qui me servait de téléphone s’échappa des mes mains. Sa coque rongée n'avait plus de prise. Marne-la-Vallée-Chessy, nous étions arrivés en bout de ligne A du RER, à Disneyland. Bloqué en mode haut-parleur entre le quai et le train qui allait repartir, sur les rail, de l'interstice mon téléphone continuait d'émettre : « Les Champs-Elysées, je vais te dire moi, c’est l’endroit où je supporte le mieux l’envers du décor ; on se targue d’être bons chrétiens et nous marchons sur nos propres valeurs. »



__________________
* « Dans le bain d'Hector est revigorant, il bouscule le consensuel environnant par sa fraîcheur, sa liberté, son audace. » ALAIN CHAMFORT, mercredi 8 octobre 2014.
** An Open Book, page 256 de la traduction française publiée aux Editions Pygmalion, Gérard Watelet, Paris, 1982.



crédit photos : Marie Rivière et Laure Carrale

jeudi 11 septembre 2014

Troisième enfant







LOUBIANE RONIGER

née le VENDREDI 5 SEPTEMBRE 2014 à 21H30
47 cm pour 2,510 kg

Maternité des Diaconnesses, 75012 PARIS



« Ainsi revint la grâce, quand la conscience est elle aussi passée par un infini ; de sorte qu'elle apparaît sous la forme la plus pure dans cette anatomie humaine qui n'a aucune conscience, ou qui a une conscience infinie, donc dans un mannequin, ou dans un dieu. » SUR LE THEATRE DES MARIONNETTES, Heinrich von Kleist, 1810

crédit photos : Jom Roniger, Lena Loussouarn, Jean-David et Laure Carrale




vendredi 2 mai 2014

Avec Moni Grégo & Jom


PARIS EST LE REFLET DE MON ESPRIT • une proposition de Jean-Claude Grosse • 36 écrivains à parité F/H se sont confrontés à la diversité et modernité des écritures de DIDEROT avec des textes de 1000 mots. Ils se sont demandés en quoi il éclaire ou peut éclairer notre monde, notre temps, nos mœurs, nos aigreurs, nos peurs, nos récentes percées scientifiques, nos vieilles spéculations métaphysiques • avec parmi ces textes


D&D
par Jom Roniger & Pauline Tanon

DUBON, libre entrepreneur. — Diderot, dans son château, peut faire le beau en toute tranquillité. C’est devenu le nom d’une pizza : la Diderot, au fromage de Langres. Ce n'est pas ma tasse de thé. L'intranquillité, c’est mon lot.
DUBONNE, libre entrepreneuse. — En attendant l’arrivée de notre premier client ?


MARDI 27 MAI 2014 à 19H00, au GRAND PARQUET, Jardin d'Eole, 35 rue d'Aubervilliers, 75018 Paris, M° Stalingrad, Riquet, Max Dormoy. Entrée libre. Réservations au 01.44.06.62.77, lecture par Moni Grégo* & JOM



__________________________________
* « Je connaissais Koltès, je savais qu'il écrivait, dit Moni Grégo. Il y avait une petite légende autour de lui. Yves a fait une première lecture de La Nuit, dans ma cellule. Tout de suite, on a senti que c'était fort. Bernard aussi en était sûr. Il était heureux d'entendre sont texte. Il y avait beaucoup d'énergie et de vitalité, à ce moment-là. » BERNARD-MARIE KOLTES, de Brigitte Salino, page 118, Stock, Paris, 2009.

lundi 7 avril 2014

Ecrivain et polémiste Gender


MARDI 8 AVRIL 2014en direct sur Radio Libertaire 89.4 FM Paris de 10h00 à 10h50 : 


JOM RONIGER
écrivain et polémiste Gender
                                                                                          
lecture et musique de ANTOINE, MARIE BOKILLON, 
LAURE CARRALE, GUILLAUME FAVROULT, 
CHRISTIAN JULIEN [sous réserve], MOHAMED LAMOURI, 
CLAIRE SPAGNOL et JEF VLERICK [sous réserve]


Présentation de Stéphane Patrice, auteur de Koltès subversif aux Editions Descartes & Cie, 2008, Paris. Bonne écoute !
 

jeudi 3 avril 2014

Morceaux choisis

Jef Vlerick et le GBK présentent
JOM RONIGER
Morceaux choisis
[1989-2014]


lecture et musique par MARIE BOKILLON, EDWIGE, GUILLAUME FAVROULT, CHRISTIAN JULIEN, 
MOHAMED LAMOURI, HERMAN, BARBARA & JOM RONIGER, 
SPACEMAN, CLAIRE SPAGNIOL, SWANN et JEF VLERICK*



Goûter-apéro littéraire ce DIMANCHE 6 AVRIL 2014, à 16h00 au GBK 3 rue de la Bûcherie, 75005 Paris.

« Jom, j’ai lu ton adaptation des Valseuses pour le petit frère de Patrick Deweare, intitulée Dans le bain d'Hector. Malheureusement je ne suis pas rentrée dedans. Ce n’est pas mon univers je crains. Ça n’enlève rien à la qualité de ton texte. Je suis sûr que tu n’auras pas de mal à trouver une autre Gena. Avec mes regrets, Maruschka Detmers. » [SMS, jeudi 3 avril 2014, 22h36.]

Parmi la sélection de nouvelles, scénarios et pièces de théâtre, trois extraits exclusifs du Journal, ainsi que deux lettres tirées de la Correspondance générale — entrée libre

Jomfully yours

[Photo : Patrick Deweare dans Themroc, son personnage sert de modèle à HECTOR dans son bain.]
_____________
GONZO J. DEWEARE, chef de chantier. — Le dimanche 6 avril à 16h00, c'est un Suisse qui s'y colle à la Bûcherie ! Des textes si beau en bouche mais si incorrectement politico-social. Toujours le même principe : on prend un thème ou un auteur et les comédiens présents improvisent une lecture d'extraits, les musiciens accompagnent en acoustique et ponctuent au milieu d'œuvres de plasticiens qui se prennent la tête, le cœur, le cul, le tout entrecoupé de coups à boire qu'on ramène ou de cocktails. Bref, de quoi faire le bœuf interdisciplinaire ! Le piano est sur place.

samedi 11 janvier 2014

Le mot de Luc Béraud

« La sexualité c'est la grande question du couple. Elle est au centre de la rencontre mais comment s'entretient-elle ? Un nouveau partenaire apporte-t-il une dynamique dans des rapports émoussés par l'habitude ? Dans le bain d'Hector* n'apporte pas de réponse mais il semble aborder le sujet. Dans un texte qui reste une proposition de fiction Jom Roniger avec des dialogues âpres et crus mais d'une belle franchise chorégraphie les échanges entre quatre personnages. Les affrontements s'enchevêtrent tantôt à fleurets mouchetés tantôt avec une violence acide qui laissent les deux hommes et les deux femmes épuisés comme après une étreinte, parce que la parole est le moteur des relations humaines et peut-être celui d'une certaine approche du cinéma. » 

LUC BERAUD
Paris, vendredi 10 janvier 2014
La Maman et la Putain, de Jean Eustache, assistant-réalisateur 
La meilleure façon de marcher, de Claude Miller, scénariste 
Plein Sud avec Clio Goldsmith et Patrick Deweareréalisateur


________________________________
* Ecrit par Virginie Gimaray & Jom Roniger

[Illustration : Félix Vallotton.]