samedi 2 novembre 2013

En librairie


Profondo Rosso : notes pour un ciné-spectaclePRESENTATION-RENCONTRE autour d'un livre-disque, Dario Argento, les années de plomb en Italie et Pier Paolo Pasolini.


VENDREDI 8 NOVEMBRE 2013
de 18h30 à 20h30

Librairie LA FOLIE D'ENCRE 
9 avenue de la Résistance à Montreuil, M° Croix de Chavaux, ligne 9

« De cette profusion d'informations et de combinaisons naît une sorte de cinéma en trois dimensions qui nous dispenserait de lunettes grotesques pour épouser les formes pluridisciplinaires de l'orchestre. […] Les faux semblants, les murs qui se brisent pour découvrir des vérités plus sombres, le rite initiatique de la vérité… »*

Avec des musiciens de Surnatural Orchestra, ainsi qu'Hervé Joubert-Laurencinspécialiste de Pasolini, Béryl de La Grandière, graphiste, et Jom Roniger, auteur de La Loi du genre.
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* Franpi Barriaux, citizenjazz.com, le 2 septembre 2013.

vendredi 1 novembre 2013

Le Monde du 30 octobre 2013


PARCOURS BIJOUX AU MUSEE DES ARTS DECORATIFS JUSQU'EN MARS 2014
« Cet art transportable
dont le lieux est le corps »
Questions à… Sophie Hanagarth, joaillière à Paris et enseignante à l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg
Votre broche Vermine, avec un ver en pendentif, votre Médaille merdeuse et sa grappe de crottes molles ou le bracelet-dentier Traquenard surprennent dans le secteur plutôt sage de la joaillerie SH. — En effet, je m’inscris davantage dans la tradition de l’art populaire et ancestral, avec des bijoux façon memento mori, des vanités qui prennent vie ou sens une fois portés. Le Traquenard est une mâchoire en fer forgé dans laquelle la main doit pénétrer. Ces fers sont de réels pièges. C’est cette ambiguïté — une entrave acceptée — qui inscrit ma création dans une vision ancestrale de la joaillerie. Les armes, les chaînes et les bijoux appartiennent au même champ mythologique. Celui du forgeron-créateur démiurge. Votre sautoir à testicules qui descend entre les cuisses est à la fois érotique, humoristique, politique… Qu’est-ce qui vous l’a inspiré ? SH. — Il est destiné aux hommes comme aux femmes. Il m’a été inspiré par ce geste porte-bonheur pratiqué par les Italiens à l’endroit de l’entrejambe et par cette statue de saint Jérôme aperçue dans une église bavaroise, portant sur sa soutane une ceinture à deux pompons positionnés à hauteur de l’aine. J’ai fait plusieurs versions de ce sautoir, avec tantôt deux sacs de billes, tantôt des clous de tapissier. Le bijou est un accessoire qui peut se porter dans un acte conscient, presque métaphysique. Il permet de se mettre en scène. Pour moi, le bijou est cet art transportable dont le lieu est le corps. 
Pourquoi cette préférence pour le métal, le marteau et la lime ? SH. — J’ai été en apprentissage de bijouterie-joaillerie pendant quatre ans en Suisse, puis j’ai fréquenté une école supérieure d’art appliqué. J’avais envie de redonner du sens au bijou qui, paradoxalement, me semblait « appauvri » par l’usage systématique de l’or et des pierres précieuses. Les bijoux en fer forgé sont une manière radicale d’envisager la parure brute, pure, archaïque, sans ornement. J’entretiens un rapport charnel avec ce matériau dont l’odeur rappelle celle du sang. Dans les choses communes se nichent l’étrange et, probablement, la vraie beauté.
Propos recueillis par Véronique Lorelle

Dans la ligne de mireMusée des Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75001 Paris, tél. 01-44-55-57-50, jusqu’au 2 mars 2014, du mardi au dimanche, de 11 heures à 18 heures, nocturne le jeudi jusqu’à 21heures. Tarifs, 8 € et 9,50 €